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Etat des lieux des partenariats franco-algériens - 2008

Etat des lieux de la coopération décentralisée franco-algérienne

Depuis, de nouvelles formes de coopérations se sont développées, des coopérations plus techniques impliquant d’autres acteurs locaux de la coopération décentralisée. En effet, au-delà du travail en commun mené par les élus et par les services municipaux, ces coopérations engagent de plus en plus les acteurs de la société civile : hôpitaux, universités, entreprises, milieu associatif de la solidarité, de la culture ou du sport.

La coopération décentralisée entre les collectivités territoriales françaises et algériennes s’est principalement mise en place dans les années 80 et se sont développées à la fin des années 90. En effet, les dix années « noires » (1988-1998) qui a touché l’Algérie, ont suspendu les coopérations. Ces dernières ont été réactivées en 1999 dans le cadre des premières Rencontres franco-algériennes organisées à Alger. Ces Rencontres ont été renouvelées en 2004 à Paris et ont vu la participation d’une quarantaine de collectivités locales algériennes. Et de nouveaux partenariats ont également vu le jour à la suite de ces Rencontres. Un autre événement a par ailleurs été un tremplin à ce rapprochement, il s’agit de « l’Année de l’Algérie » en France en 2003.

Une cinquantaine de partenariats de coopération décentralisée existent entre des collectivités territoriales françaises (régions, départements, communes ainsi que leurs groupements) et les collectivités territoriales algériennes (wilayat et communes). Cinq conseil régionaux sont ainsi en contact avec quatre wilayat algériennes. Sept conseils généraux sont en relation avec sept wilayat. Trois groupements de communes français travaillent avec quatre communes algériennes. Enfin, trente collectivités territoriales françaises se sont engagées dans des partenariats de coopération décentralisée avec vingt-sept collectivités algériennes. En effet, il arrive que certaines collectivités algériennes aient plusieurs partenaires français, comme c’est le cas des grandes villes (Alger, Sétif, Oran, Constantine…).Certaines connaissent de grandes avancées (ville de Paris et wilaya d’Alger, ville de Bordeaux et la ville d’Oran, Conseil régional PACA/wilaya d’Alger, Conseil général de Gironde et wilaya d’Adrar…), d’autres peinent à développer leur coopération.

Les domaines d’intervention sont multiples et sont souvent liés aux spécificités et aux compétences mêmes des collectivités partenaires : l’éducation, la formation, la culture, la jeunesse, l’environnement/ gestion des déchets, la gestion urbaine, les transports urbains, la santé, l’artisanat, l’économie, ainsi que la gestion de l’eau et l’assainissement.

Dans le domaine de la jeunesse, il s’agit principalement d’échanges de jeunes (Grenoble et Constantine, la Roche-sur-Yon et Tizi-Ouzou, Roubaix et Bouira…), ces échanges peuvent se faire à travers des activités culturelles qui se déclinent à des actions variées : (Blanquefort et Timimoum avec la création d’une association culturelle Tabadul- Blanquefort- Timimoun, CG Gironde et wilaya d’Adrar avec des échanges d’artistes dans le cadre de festivals ; Belfort avec la mise en place d’une bibliothèque- ludothèque pour les enfants malades à l’hôpital El Bacha à Alger…). Les coopérations scolaires tendent à se développer également (Roubaix-Bouira, Grenoble Constantine).

La formation des élus et cadres algériens est également un axe important de cette coopération (Belfort, Saint-Denis, Roubaix, Bordeaux).

La gestion urbaine est également une priorité dans ces partenariats, de grands projets de réaménagement sont envisagés (Paris et wilaya d’Alger avec le projet d’assistance auprès de la mission tramway d’Alger), des projets de réhabilitation du patrimoine sont également à l’œuvre (Lyon et la Casbah d’Alger, ville de Marseille/ CG Bouches-du-Rhône/ Région PACA et wilaya d’Alger avec la restauration de la Basilique Notre Dame d’Afrique).

La question de l’environnement est devenue centrale et il y a une forte demande des partenaires algériens dans ce domaine. De plus en plus de projets portent sur la gestion des déchets à travers plusieurs volets : diagnostic local, échanges/formation des agents, appui à la mise en place de collectes sélectives, sensibilisation/ communication auprès des citoyens (Mulhouse et El Kroub, Vienne et Tipaza, Brest et Bejaïa, Paris et wilaya d’Alger…).

Plusieurs acteurs participent et s’engagent dans ces actions de coopération décentralisée : notamment les universités (Ecole nationale du paysage de Versailles, l’université Mendès France à Grenoble et l’université Mentouri à Constantine…), les hôpitaux (le Centre hospitalier de Sétif et CHU de Rennes…), les associations (l’association Touiza- Solidarité…), les instituts de recherche et d’étude (l’Institut de Prévention et de gestion des Risques (IPGR) à Marseille…).
À ces acteurs de la société civile, il faut ajouter d’autres partenaires notamment institutionnels : les ambassades (le SCAC), le ministère français des affaires étrangères et les autorités algériennes. Dans cette optique, il est important d’impliquer et d’aviser les autorités algériennes de tutelle dans ces coopérations en particulier le ministère algérien de l’Intérieur ainsi que les walis ( équivalent du préfet) qui sont des acteurs clés et incontournables.

La coopération décentralisée franco-algérienne est dense mais nécessite d’être renforcée. Elle tend vers une professionnalisation des accords, les partenariats qui fonctionnent le mieux sont ceux qui sont ciblés sur des projets. Les collectivités françaises se heurtent à un système fortement centralisé avec une très relative ouverture politique, notamment au niveau local où la démocratie reste à construire.

Toutefois, cette coopération décentralisée franco-algérienne tend à se développer progressivement, elle bénéficie de plus en plus de l’appui des autorités algériennes, qui mènent actuellement des réformes de son administration territoriale (réforme des codes de la commune et de la wilaya). Ces réformes devront donner aux collectivités locales algériennes davantage de moyens (politique, juridique, administratif, financier) pour mettre en œuvre leurs actions dans les domaines relevant de leurs compétences et auront l’avantage de soutenir la coopération décentralisée (le projet du code de la commune devrait consacrer pour la première fois un chapitre à la coopération décentralisée).

Par ailleurs, dernièrement suite à la visite du président français en Algérie les 3 et 4 décembre 2007, une convention de partenariat a été signée entre les deux pays et l’un des axes prioritaires concernant la « gouvernance » consacre le rôle de la coopération décentralisée franco-algérienne.




Publié le 15 janvier 2008

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