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Troisième journée du séminaire de CGLU : mercredi 23 février 2022

Séminaire de CGLU : Les gouvernements locaux pour les Droits Humains

Mercredi 23 février au matin, le séminaire de CGLU a réuni les membre autour du thème des Droits Humains.

Les intervenants ont rappelé l’importance du rôle des villes, des acteurs qui peuvent réellement marquer la différence et être à l’origine d’une dynamique positive pour le respect des Droits Humains.

Elsa Toure, la responsable des relations internationales de la ville de Grigny, a présenté les multiples actions réalisées par sa municipalité pour lutter contre la précarité, le mal logement ou la sous nutrition par exemple. Dans cette perspective, les droits humains ont été définis comme un horizon commun, qui permet à chaque acteur d’agir à son échelle.

D’un point de vue plus global, l’importance de se constituer en réseau a été rappelée. En effet, avoir un cadre de référence global permet d’assurer une certaine continuité entre les échelons internationaux et locaux.

Le représentant du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits Humains a tenu à souligner le rôle essentiel des gouvernements locaux pour les Droits Humains et dans la prise de décisions politiques internationales. Le Haut Commissariat a affirmé sa volonté de mettre en place des réunions régulières avec les villes, afin de partager les expériences et répondre aux besoins des gouvernements locaux et régionaux dans ce domaine.

Un intervenant a affirmé la nécessité de repenser la ville en intégrant la perspective des Droits Humains, et de traiter les questions de justice spatiale, notamment dans les territoires de périphéries qui souffrent des inégalités sociales et économiques.

Les Droits Humains concernent une réalité vécue quotidiennement, qu’il faut comprendre afin d’inclure les enjeux pratiques dans les agendas politiques.
Cela implique également de cibler des populations spécifiques, qui peuvent être plus sujettes aux inégalités en terme de droits, et d’investir des domaines clés pour inclure ces populations (sport, éducation, démocratie participative...).

Au Chili, un observatoire des Droits Humains a été créé. Il travaille notamment sur le concept reliant la ville aux Droits Humains, en coopération avec les municipalités.

D’après les intervenants, un des paramètres indispensables de l’avancée dans le domaine des Droits Humains, c’est le concept de responsabilité collective, et la notion de gouvernance partagée. L’enjeu est aujourd’hui d’élargir le concept des Droits Humains, de l’appréhender en intégrant et interrogeant des notions variées comme la non-discrimination, les espaces publics, l’intégration des peuples autochtones...

 Note d’information sur la session de travail

Séminaire de CGLU : façonner le futur contrat social

Mercredi 23 février après-midi, le thème des biens communs et du contrat social a guidé les débats du Townhall, l’espace d’échange entre acteurs locaux.

"Listen to Cities" est le concept qui guide les actions de CGLU. Le circuit Townhall permet donc de créer un espace d’échange et de dialogue. Dans ce cadre, permettant aux gouvernements locaux de débattre et d’orienter les politiques du réseau, l’accent a été mis sur 4 thèmes :
 les biens communs, et la question des services publiques futurs
 La confiance envers les gouvernements
 les systèmes de soin et le concept du care
 Le climat et la culture

Dans l’objectif de façonner un futur progressiste, et d’avancer le plus possible en tant que mouvement international, les membres de CGLU se sont interrogés sur les biens communs. Qu’est ce qu’un bien commun ? Mais également, comment les gouvernements, notamment locaux, peuvent-ils promouvoir les biens communs ?

Si la définition d’un bien commun génère beaucoup d’opinions variées, il est nécessaire d’en avoir une compréhension commune. L’accès à la santé, à l’éducation, aux services publics en constituent les thèmes majeurs. Mais l’espace du bien commun recouvrivrait également l’accès à l’information et à la vérité, au numérique et permettrait la cohésion sociale.
De plus, le recensement de la population est un enjeu essentiel. Connaître la population, son nombre permet de traiter ses besoins. Avoir une réelle estimation de la situation, avec l’importance du secteur informel, peut constituer un vrai défi, mais est une condition indispensable pour répondre aux enjeux concrets et quotidiens.
Ce débat a remis en avant le rôle des gouvernements locaux dans l’expérimentation des biens communs et des espaces publics.

La confiance entre gouvernements et société civile est un enjeu auquel fait face chaque territoire. La confiance entre citoyens et gouvernants est essentielle. Sa construction doit se faire à de multiples échelles : du local à l’international. Créer de la confiance, prend du temps et demande des efforts de dialogues et de compréhension mutuelle. Elle implique aussi de développer des espaces permettant aux citoyens de prendre part à la vie politique, d’exprimer leurs besoins aux gouvernements. De plus, la transparence et la communication sont des éléments essentiels à la construction de cette confiance.

Le thème suivant abordé dans la réunion est celui des systèmes de soin et plus largement du Care (c’est à dire à la fois de la santé, du soin mutuel, du bien-être quotidien, du respect...). Les intervenants ont rappelé le rôle crucial des travailleurs sociaux et des services de soins et d’aide à la personne, notamment depuis le début de la crise sanitaire. La demande pour ces services de soins et d’aides quotidiennes augmente, représentant un réel défi pour les gouvernements et les économies locales. En effet, il s’agit souvent de travail informel, ou sous-payé et précaire. La fédération mondiale des travailleurs du service public (Public Services International) a défendu l’idée d’un financement public approprié, qui permettrait d’assurer ces services de base et un revenu décent pour les travailleurs sociaux. Sa représentante a évoqué notamment les révélations sur les EHPAD Orpéa en France, pour affirmer que les services humains essentiels privatisés ne répondaient pas aux besoins de services sociaux, de soin et d’aide à la personne. La reconnaissance des travailleurs sociaux et des soins comme un Droit Humain, permettrait d’assurer un soin équitable et de qualité, fourni par les pouvoirs publics comme devrait l’être tout droit essentiel.

Le Comité pour l’Action de la Société Civile a développé sur l’importance de la coopération entre associations et gouvernements locaux pour travailler à la base, à partir des expériences vécues. En dialoguant, s’influençant des actions des autres, les gouvernements locaux pourront mettre en place des bonnes pratiques, correspondant aux besoins réels.

Les villes doivent se préparer et développer leur capacité à être résilientes. En effet, en 2050, les 2/3 de la population mondiale vivront en ville. L’impact massif du coronavirus a fait réaliser aux gouvernements qu’ils sont tous interconnectés et poursuivent un objectif commun : celui de la résilience, particulièrement face au risque climatique.

L’agenda de CGLU pour la paix

La secrétaire générale de CGLU, Emilia Saiz, a commencé par rappeler l’histoire ancienne de la diplomatie des villes, puisque les maires coopéraient déjà pour la paix avant la création de l’ONU. La diplomatie des villes est une diplomatie de transformation, qui n’est pas réactive mais bien pro-active. Les maires ont aussi plus de marge que les Etats dans leur prise de position politique.

CGLU a créé un prix pour la paix, qui récompense tous les 3 ans une initiative locale en faveur de la paix, dans une zone de conflit ou post-conflit. Il s’agit d’un symbole fort de l’engagement des gouvernements locaux, qui mérite une plus forte reconnaissance internationale. Il encourage à s’inspirer des autres, pour agir en direction d’un horizon commun.

En dehors des conflits, il existe de multiples formes de violences urbaines. L’action pour la paix ne concerne pas uniquement les situations de conflits ou post conflit. Toutes les expériences de violences, qu’il s’agisse de violence de genre, intrafamiliales, de sentiment d’insécurité mais aussi la pauvreté qui est souvent en lien avec ces phénonmènes, concernent la paix. Les gouvernements locaux et régionaux doivent s’engager à tous les niveaux, pour construire des territoires plus sûrs avec une meilleure cohésion sociale, et créer des espaces de dialogues.

Un intervenant a évoqué le danger que représentent les armes nucléaires, qui ont des conséquences humanitaires, climatiques, et nécessiteraient une véritable prohibition. Il a rappelé le poids que peuvent représenter les gouvernements locaux qui, organisés en réseau, peuvent faire du plaidoyer pour faire pression sur les gouvernements et encourager au désarmement.

Antonio Zurita a présenté le Forum Global des Villes et Territoires de Paix. Il aura lieu en 2023, à Bogota en Colombie. Il ne s’agit seulement d’un évènement ponctuel, mais bien de tout un processus, où les gouvernements locaux et régionaux et la société civile peuvent échanger sur des expériences, des savoirs-faire, des sujets sécifiques tout au long de l’année.
En effet, agir pour la paix est un processus de construction, de dialogue, qui articule une diversité d’opinions et de points de vue. C’est aux municipalités de créer de nouveaux espaces pour permettre cette organisation des acteurs locaux. La paix se construit avec cette diversité, tout en assurant une non-tolérance face à la violence et le rejet de l’autre.

L’agenda de CGLU évoque les grands traités autour de la paix, et il est important que les gouvernements locaux soient présents pour les décisions politiques internationales et la ratification des grands principes. Mais les pouvoirs locaux et régionaux doivent avant tout être attentifs à toutes les manifestations de la violence, en prenant en compte celle qui est quotidienne et ordinaire dans le long processus de la lutte contre les inégalités et la criminalité.
Les intervenants ont rappelé l’importance du Pacte pour l’Avenir, qui doit donner un cadre à l’action municipale, centrée autour du concept de Paix et de Droits Humains.
La réunion s’est cloturée sur l’idée que la construction de la paix ne se fait pas dans les réunions internationales de haut niveau, mais commence à la base, parmi les communautés, à partir de chaque citoyen.

 Découvrir le forum global des villes et territoires de paix




Publié le 25 février 2022

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