Du 30 juin au 3 juillet, la municipalité de Séville (Espagne) recevait un ensemble de représentant·e·s de gouvernements centraux, locaux et régionaux, d’ONG venus du monde entier à l’occasion de la 4ème conférence internationale des Nations Unies pour le financement du développement (FfD4) et de l’Assemblée mondiale des Gouvernements et Locaux et Régionaux (GLR).
Dans le cadre de ce second évènement, Anthony Berthelot a pris la parole en son titre de Conseiller métropolitain de Nantes, Maire d’Indre, co-Président du conseil politique de CGLU « Opportunités pour tous et toutes : redéfinir la finance et l’économie pour l’égalité ». Ainsi, il a pu mettre en lumière un sentiment largement partagé par les intervenant·e·s de l’Assemblée mondiale des GLR, celui du manque de reconnaissance et de moyens d’actions offerts aux gouvernements locaux et régionaux dans ce monde instable qui fait face à l’urgence climatique.
Ancré dans une réflexion commune, l’enjeu de ces dernières années a été de mener un travail de fond entre élu·e·s, en dialogue avec de nombreuses parties prenantes (notamment le Fonds Mondial pour le Développement des Villes (FMDV) spécialisé sur les finances locales). L’objectif étant de nourrir des réflexions et de faire émerger des pistes de travail concrètes pour redonner une place majeure aux gouvernements locaux et régionaux dans l’architecture financière mondiale. Le travail de la Global Task Force en amont du FfD4 a permis d’élaborer une déclaration finale reflétant les priorités collectives. Ces éléments ont fait l’objet d’un paragraphe dédié (n°27) sur les finances infranationales intégré au document final de la Conférence, « l’Engagement de Séville » adopté de manière consensuelle par les Etats membres de l’ONU à l’exception des États-Unis, absents de cette conférence internationale.
« L’Engagement de Séville » réaffirme l’importance d’un financement mondial plus équitable et durable. Au regard du contexte géopolitique actuel, l’Assemblée mondiale des gouvernements locaux et régionaux ne considère pas l’inscription du paragraphe 27 comme une avancée.
Néanmoins, son inscription permet de s’assurer qu’il n’y ait pas de régression dans l’évolution du rôle des gouvernements locaux et régionaux sur la scène internationale. Ainsi, tout comme dans le Programme d’action d’Addis-Abeba de 2015, les collectivités locales sont à nouveau citées dans la déclaration finale.
Néanmoins, il est nécessaire de poursuivre le plaidoyer porté auprès des gouvernements nationaux et de l’articuler autour de trois axes que Anthony Berthelot a pu développer lors de son intervention en clôture de l’Assemblée mondiale des collectivités :
- 1) Un accès au financement garanti pour les gouvernements locaux et régionaux par un ensemble de mécanismes de financements décentralisés.
- 2) La priorisation des investissements sociaux alignés sur les objectifs de développement durable.
- 3) La mise en place d’un nouveau mécanisme de suivi dans le cadre du processus du financement du développement afin de rendre visible la contribution des collectivités territoriales à la mise en œuvre du développement durable. Sur cet aspect, il a été proposé de mettre en avant l’initiative conjointe de l’OCDE et de CGLU, l’Observatoire mondial sur les finances et l’investissement des collectivités territoriales (WOFI).
A noter également qu’à l’occasion du FfD4 a été lancée la nouvelle Plateforme d’Action de Séville (SPA). Cette initiative vise à mobiliser des alliances multiples pour la mise en œuvre de 130 mesures et à accélérer ainsi la mise en œuvre opérationnelle des ODD.
Contacts :
Simone Giovetti : s.giovetti@cites-unies-france.org
Clarisse Segaud : service-international-crises@cites-unies-france.org