
=> Quel bilan tirez-vous de l’action internationale des collectivités en cette période de pandémie du Covid-19 ?
Le Bureau exécutif de CUF qui s’était réuni fin mars dernier, juste après le début du confinement, avait souhaité que l’association puisse proposer des actions qui marquent la solidarité des collectivités françaises avec leurs homologues à l’étranger ; le souhait était d’éviter le repli sur soi et l’enfermement dans nos seules difficultés. Nous avons été extrêmement confortés dans cette idée en voyant la très forte « demande d’international » qui s’est manifestée pendant ce confinement, et qui se poursuit. Une « demande d’international » qui s’est traduite en une tribune commune publiée dans le Monde Afrique, pour affirmer cette solidarité entre collectivités françaises et africaines, et rappeler au Gouvernement français que les collectivités étaient des acteurs majeurs de la crise, souvent en première ligne. Cette solidarité s’est aussi traduite en une participation forte au fonds de solidarité « Afrique », ainsi qu’à celui lancé suite aux explosions d’août au Liban. Et les collectivités n’ont jamais été aussi nombreuses aux diverses réunions, webinaires organisés depuis.
=>Quel rôle les collectivités territoriales peuvent-elles jouer dans la relance mondiale post Covid ?
Les collectivités territoriales françaises sont attachées à la notion de solidarité ; solidarité avec leurs habitants les plus fragiles qu’elles accompagnent et soutiennent. Solidarité aussi avec leurs partenaires étrangers, non pas dans une perspective « d’aide », mais dans une logique d’échange et de transfert d’expertises, de savoir-faire, au plus près des attentes des territoires et des habitants. Les collectivités sont riches de leur connaissance fine des capacités de résilience de leurs territoires, ainsi que de leurs handicaps, et elles savent comment mobiliser les acteurs pour agir ensemble, porter des enjeux communs. Je suis persuadé qu’elles vont continuer à le faire pour faciliter la transformation ici et là-bas des territoires, le renforcement de services publics performants et accessibles à toutes et tous, et porter la culture comme élément indispensable de cette transformation, au nord comme au sud.
=> Comment voyez-vous le rôle de Cités Unies France dans ce contexte ?
Cités Unies France a réaffirmé sa vocation de tête de réseau pour une action internationale des collectivités territoriales plus visible, innovante, pertinente et inclusive. La pandémie a bien sûr impacté les travaux de l’association mais elle a su rebondir, s’adapter et proposer de nouvelles formes d’actions. Et elle va continuer à le faire, je m’y engage. Notamment, nous devons poursuivre le développement d’une plateforme de service aux collectivités territoriales, qu’il s’agisse d’outils ou de portage de projets et poursuivre aussi son plaidoyer en faveur de l’action des collectivités territoriales françaises à l’étranger. Nous devons aussi être encore plus attentifs aux nouvelles attentes des collectivités et partenaires, qu’il s’agisse de thématiques ou de géographie, pour éclairer des tendances nouvelles et repérer de nouveaux champs d’action. C’est ainsi notamment que nous relançons les activités « Etat Unis » et « jeunesse », initions une activité sur la question du genre dans la coopération décentralisée, et avons lancé les chroniques géopolitiques. Je souhaite également qu’en dépit de la crise sanitaire, CUF renforce encore sa proximité avec les collectivités territoriales françaises, et avec ses partenaires institutionnels.