Le vendredi 4 juillet 2025, à l’Hôtel des Arts & Métiers, à Paris

Renforcer la sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et à Madagascar

En 2024, 49,5 millions de personnes, soit 12 % de la population de l’Afrique de l’Ouest, se trouvaient dans une situation alimentaire et nutritionnelle critique, oscillant entre « crise » et « famine ». Par ailleurs, en 2024 la situation alimentaire a également été préoccupante dans le Sud de Madagascar, notamment durant la période de « grande soudure ». Ces données soulignent l’urgence de renforcer la prise en compte de la sécurité alimentaire comme un enjeu de premier ordre dans ces zones géographiques.

Le Sommet mondial de l’Alimentation de 1996 a défini la sécurité alimentaire comme étant la situation où « tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins énergétiques et leurs préférences alimentaires pour mener une vie saine et active ». Ce concept repose sur quatre dimensions essentielles : la disponibilité physique des aliments, l’accès économique et physique des aliments, l’utilisation des aliments et la stabilité de ces dimensions. Selon le réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN), les 4 dimensions de la sécurité alimentaire ne sont pas pleinement satisfaites en Afrique de l’Ouest. Depuis 2023, parmi les principaux pays confrontés à des situations d’insécurité alimentaire critiques (de CH3 à CH5), se trouvent entre autres la Mauritanie, la Sierra Leone, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria et le Tchad. Dans le cas de Madagascar, les zones les plus touchées par l’insécurité alimentaire se concentrent principalement dans le Grand Sud et le Grand Sud-Est du pays.

Les causes de l’insécurité alimentaire dans un pays résultent souvent d’une interaction complexe entre des facteurs socio-politiques, socio-économiques et climatiques. En Afrique de l’Ouest, il est possible d’en identifier trois principaux : (1) les conflits armés dans le Bassin du Lac Tchad, le nord du Nigeria et le Sahel central qui ont causé des déplacements massifs et perturbé l’agriculture et l’aide humanitaire, (2) les chocs économiques qui ont réduit le pouvoir d’achat des populations vulnérables et les (3) « phénomènes climatiques extrêmes » qui ont gravement touché les cultures et l’élevage, notamment au Niger, au Nigeria et au Tchad. Dans le cas de Madagascar, les facteurs responsables de l’insécurité alimentaire sont très similaires, à l’exception des conflits armés, et incluent les « cyclones et inondations », les « chocs des prix » et les « sécheresses ».

Face à des situations d’insécurité alimentaire qui fragilisent les communautés locales, la coopération décentralisée joue un rôle important dans le renforcement de la résilience des autorités et des populations locales sur ces enjeux. Les collectivités territoriales françaises (CTF) sont historiquement engagées dans des projets de coopération décentralisés avec l’Afrique de l’Ouest et Madagascar. Depuis 2023, CUF a répertorié -de façon non-exhaustive- 14 collectivités locales françaises collaborant avec le Sénégal, 9 avec la Mauritanie et 5 avec Madagascar sur ce sujet. Les projets menés couvrent plusieurs domaines : financement des établissements agricoles locaux, soutien aux filières locales, construction d’infrastructures de stockage et de transformation, lutte contre la désertification, création de jardins maraîchers et gestion de l’eau. Par ailleurs, la DCT /CIV finance également jusqu’à 90% des projets clés en main portant sur la sécurité alimentaire et impliquant au moins 3 collectivités territoriales françaises.

La mise en œuvre de projets de coopération décentralisée axés sur la sécurité alimentaire représente à la fois une opportunité et un levier d’innovation pour les collectivités locales françaises. Dans un cadre de solidarité internationale, ces projets contribuent à la réalisation de l’ODD n°2 sur le droit à l’alimentation. Ils favorisent aussi une réciprocité dans un contexte de crises climatiques (désertification des sols, modification des climats) et sanitaires où les collectivités se réapproprient les questions d’alimentation et d’agriculture, leur permettant de bénéficier du partage de bonnes pratiques et d’adapter leurs propres agricultures.

Buts et objectifs de l’atelier :

Nous répondrons aux questions suivantes :
  De quelle manière l’AICT peut-elle favoriser l’importation de pratiques innovantes pour les collectivités françaises dans les domaines de l’alimentation et de l’agriculture ?
  Comment renforcer l’engagement des collectivités françaises sur les enjeux de sécurité alimentaire ?

Intervenants :

Animation : (à confirmer)

Contacts :
• Florence Rabezandriantsoa, Chargée de mission Afrique de l’Ouest & Madagascar, f.rabezandriantsoa@cites-unies-france.org
• Johan Djabali, Stagiaire Assistant chargés de mission, service.geothem@cites-unies-france.org



Informations pratiques


Horaire : 4 juillet 2025, de 09h30 à 11h00
Salle : Amphi Rochefoucauld
Type : Atelier 3

Localisation de la salle




Les autres rendez-vous de la session


De 09h30 à 11h00 : L’AICT avec l’Amérique latine et les Caraïbes : levier pour favoriser l’égalité des genres ? (salle Salon Neptune & Salon Liancourt)

De 15h00 à 16h30 : Développement du tourisme durable au Maghreb : leviers d’innovation au service des territoires (salle Salon Magne)