Introduction :
Depuis plusieurs décennies, le tourisme constitue une ressource économique majeure pour les pays du Maghreb – Tunisie, Maroc, Algérie - et son importance ne cesse de croître.
En 2024, le Maroc a battu un record historique avec 17,4 millions de visiteurs, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023. Aujourd’hui, ce secteur représente déjà 7 % du PIB national. Ce dynamisme est porté par une politique volontariste qui oriente le pays vers un tourisme culturel et durable, en prévision notamment de la co-organisation de la Coupe du Monde de football en 2030, qui vise un objectif ambitieux de 26 millions de visiteurs.
L’Algérie, bien que dotée d’un patrimoine naturel et culturel remarquable, reste davantage tournée vers l’exploitation de ses ressources énergétiques. Avec environ 3 millions de visiteurs par an, le tourisme y demeure marginal, principalement concentré sur les visiteurs issus de la diaspora. Les infrastructures touristiques y sont encore peu développées, même si le pays dispose de nombreux atouts, comme ses 10 parcs nationaux, son potentiel thermal, saharien et culturel, ou encore ses 205 zones d’expansion touristique (ZET) que le gouvernement cherche à dynamiser via des politiques d’investissement ciblées.
De son côté, la Tunisie s’impose comme la quatrième destination touristique du continent africain, grâce à une offre compétitive et une attractivité croissante du tourisme saharien et patrimonial. Des projets d’envergure sont en cours, soutenus par l’Instance Tunisienne de l’Investissement (TIA), qui a récemment validé plus de 565 millions de dinars d’investissements dans le secteur de l’hébergement touristique.
Ces exemples témoignent du rôle central du secteur touristique dans le développement économique et territorial au Maghreb. Véritable moteur de croissance, le tourisme stimule de nombreux autres secteurs et génère des emplois directs et indirects. Cependant, le modèle touristique dominant dans la région maghrébine reste largement côtier au détriment de l’intérieur des terres. Ce déséquilibre géographique masque le potentiel considérable des territoires de l’intérieur, riches en patrimoines culturel, artisanal, culinaire et naturel. Ces zones mériteraient d’être valorisées, à l’image de certaines régions françaises qui, grâce à des stratégies de "marques territoriales" et de labels locaux, ont su bâtir une image forte et développer de nouveaux flux touristiques.
Néanmoins face à cette croissance, la pression anthropique exercée par les flux touristiques pose de nombreux défis environnementaux et sociaux : raréfaction des ressources en eau, artificialisation des sols, érosion côtière, production de déchets, gentrification, inégalités et précarité de l’emploi. La question du tourisme durable devient donc incontournable. Elle appelle à des politiques et des solutions locales capables de concilier développement économique et préservation des ressources et des écosystèmes.
À travers le partage d’expériences, notamment celles issues de coopérations décentralisées entre collectivités françaises et maghrébines, cet atelier mettra en exergue des initiatives concrètes, au croisement du tourisme, de l’innovation et du développement local.
Objectifs de l’atelier :
Afin de faire émerger de bonnes pratiques en termes de tourisme durable et de développement local, et de renforcer la coopération décentralisée franco-maghrébine, cet atelier aura pour objectifs de :
Enjeux :
Problématique : Comment les coopérations décentralisées franco-maghrébines peuvent aider au développement du tourisme durable ?
Ordre du jour prévisionnel
Animation : Mélanie Sabot, Chargée de mission Crises et réhabilitation, Israël, Maroc, Palestine, RCDP et Thomas Lanvin, Chargé de mission Arménie, Méditerranée, Référent Genre
Appui : Clarisse Segaud, Stagiaire
1. Introduction – 10’
intervenant.e à déterminer
2. Tourisme rural et de montagne au Maghreb : expériences, potentiels et perspectives – 20’
M. Raphaël Trouiller, Directeur de l’ONG Tétraktys
3. Regards croisés sur le tourisme durable au Maghreb : des coopérations au service du développement local – 30’
4. Questions/Réponses – 20’
5. Conclusion – 10’ intervenant.e à déterminer
Contacts :
Mélanie Sabot : m.sabot@cites-unies-france.org
Thomas Lanvin : t.lanvin@cites-unies-france.org
Clarisse Segaud : service-international-crises@cites-unies-france.org