Du 21 au 25 septembre 2019, Cités Unies France s’est rendue au deuxième Forum des collectivités locales et régionales, organisé en partenariat avec l’Organisation Mondial CGLU et la Global Task Force. Cet événement a eu lieu aux Nations Unies en marge de la session officielle d’ouverture de l’Assemblée Générale des Nations Unies et du Sommet des Etats pour le CLIMAT et les ODD.
Roland Ries, Maire de Strasbourg et Président de Cités Unies France, André Viola, Président du Département de l’Aude et représentant du groupe thématique ODD de Cités Unies France, et Anthony Daguet, premier Adjoint au maire de la Ville d’Aubervilliers, ont parlé au nom des collectivités françaises, membres du réseau de Cités Unies France, notamment pour défendre la place et la contribution essentielle des collectivités dans l’effort collectif pour faire face à l’urgence climatique et localisation des ODD. Ces enjeux majeurs dépassent désormais le cadre d’un seul territoire : la solution ne pourra qu’être globale, les collectivités sont les premières à pouvoir contribuer et apporter des solutions concrètes.
Cités Unies France, soutenue dans ses efforts par la DAECT/MEAE et le Ministère de la Transition écologique et solidaire, a pu ainsi marquer sa présence et celle des collectivités françaises en rappelant son engagement particulier pour l’objectif 17 des ODD. Les partenariats, la coopération décentralisée et l’action internationale des collectivités locales sont indispensables pour la localisation des ODD. Sans engagement des collectivités, cette localisation ne pourra pas prendre l’hauteur nécessaire demandée. Ce message fondamental a été rappelé par André Viola, lors de sa prise de parole pendant le Forum.
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Les principales sessions de travail o๠CUF a porté son message :
– Session de travail organisée par le réseau ICLEI : une leadership locales pour le climat :
« Il y a les mots et il y les actions : si un maire a la volonté politique d’aller de l’avant, des décisions pour faire face à l’urgence climat peuvent être prises, sans attendre. Et si plusieurs maires prennent des décisions qui vont dans le même sens, alors on verra des résultats »
– Session de travail organisée par le réseau ICLEI : un partenariat pour une action climat :
« Nous devons bçtir un partenariat mondial pour le climat, encore plus fort encore plus ambitieux : transport, efficacité énergétique, eau, déchets, sont tous de défis que les collectivités peuvent relever ! »
– Session de travail organisée par le réseau IUC (International Urban Cooperation) : se préparer pour faire face aux catastrophes : la résilience urbaine en action :
« Cites Unies France avec le Réseau mondiale CGLU est en première ligne pour la promotion du rôle des collectivités territoriales dans la réponse et la préparation aux crises notamment au sein de l’Alliance globale pour les Crises urbaines. CUF porte le groupe de travail de CGLU sur la préparation et la gestion territoriales des crises »
« Venir en aide aux collectivités le plus fragiles frappées par une crise et les aider à bçtir des stratégies résilientes c’est notre plus grande ambition »
– Session de travail organisée par PLATFORMA : rencontre avec les institutions européennes :
« La coopération décentralisée et un outil fantastique pour localiser les ODD, nous demandons à l’Union européenne de soutenir l’effort des collectivités territoriales qui coopèrent partout dans le monde »
« Les réseaux nationaux des collectivités territoriales, membres de PLATFORMA, sont prêts à renforcer et à mieux se coordonner afin d’accroitre l’impact des leurs actions sur le terrain pour le climat et pour les ODD »
Les messages clés :
1. Collaborer avec les institutions de l’UE pour élaborer une stratégie à long terme visant à décarboniser nos sociétés d’ici 2050, également par le biais d’une programmation conjointe, à présenter à la COP25 et permettant aux villes et aux régions de jouer un rôle clé en collaboration avec les États membres.
2. Discuter du rôle des gouvernements infranationaux dans la lutte contre le changement climatique, notamment en ce qui concerne leur accès au Fonds vert des Nations Unies, avec un appui technique et un renforcement des capacités grçce à la coopération décentralisée. Rappeler l’importance de renforcer les capacités des villes de toutes tailles et régions pour leur permettre de mettre en œuvre des actions sur le changement climatique.
3. Le processus de localisation des ODD en Europe et dans les pays partenaires est également crucial pour pouvoir être discuté ensemble et faire le bilan ensemble de la situation actuelle.
4. La coopération décentralisée contribuera à enrichir les connaissances, à élaborer des plans d’action, à échanger sur les meilleures pratiques et à renforcer l’expertise en matière de climat et d’ODD et sur la manière dont les institutions de l’UE peuvent soutenir des actions similaires ou similaires.
5. Rassembler les principaux réseaux internationaux et européens d’autorités locales et régionales, ainsi que leurs associations et partenaires nationaux et européens, afin de renforcer leurs liens afin de mettre en œuvre une politique européenne du climat et de l’énergie ayant une incidence dans le monde entier.
Participation au deuxième Forum des collectivités locales et régionales
Lors de l’adoption du Programme 2030, les États membres des Nations Unies se sont engagés à collaborer étroitement avec les gouvernements locaux et régionaux à la mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD). Des métropoles aux petites villes, les gouvernements locaux et régionaux et leurs associations ont activement localisé le Programme 2030, rapprochant les ODD des populations qu’ils servent. La localisation n’est pas simplement la mise en œuvre d’objectifs globaux dans des contextes locaux. Il s’agit d’un processus d’appropriation par lequel les gouvernements locaux et régionaux jouent un rôle catalyseur en exploitant les opportunités, les priorités et les idées locales.
Les villes et les gouvernements locaux et régionaux sont également idéalement placés pour mobiliser les communautés locales, la société civile, le secteur privé et les autres parties prenantes locales pour unir leurs efforts afin de contribuer à ce programme unique et véritablement transformateur.
La localisation du Programme 2030 est cruciale pour la réalisation des ODD. Plus de 60% des objectifs reposent sur des actions menées aux niveaux local et régional ainsi que sur la fourniture et la fourniture de services publics, allant de l’accès à l’eau et à l’assainissement, au logement décent, en passant par la mobilité et les transports en commun.
Une mise en œuvre approfondie ainsi qu’une appropriation du Programme 2030 sont nécessaires pour atteindre les objectifs mondiaux ambitieux, y compris ceux des Accords de Paris et de Sendai. Les gouvernements locaux et régionaux partagent le sentiment d’urgence concernant la réalisation du Programme 2030 ainsi que le sens des responsabilités à l’égard des communautés qu’ils représentent.
La localisation du Programme 2030 peut déclencher le type de transformation nécessaire pour relever le défi climatique. Un nombre croissant de villes et de régions adoptent les ODD et les engagements climatiques en tant qu’outils pour articuler et promouvoir des politiques locales intégrées. Les administrations locales et régionales rassemblent des cas et surveillent les progrès dans un rapport annuel sur la localisation des ODD des GRL, qui est présenté au FPHN. En outre, de plus en plus de villes présentent des bilans locaux volontaires et des matériels de formation sur la localisation sont de plus en plus produits et partagés par les réseaux nationaux, régionaux et mondiaux. En général, les maires, les gouverneurs et les agents publics locaux s’engagent de plus en plus à ne laisser personne, aucun endroit derrière, à relever le défi du climat actuel et à mettre en œuvre le nouvel agenda urbain, essentiel à la réalisation des ODD.
En prélude à une décennie au cours de laquelle beaucoup d’enjeux sont en jeu, le Forum des gouvernements locaux et régionaux a représenté une occasion de faire le bilan des enseignements tirés jusqu’à présent et d’explorer de nouvelles façons de renforcer les politiques locales, nationales et internationales qui ont fait leurs preuves.
Ce forum a contribué à créer des liens substantiels avec la dimension action locale et villes du Sommet sur le climat du Secrétaire général 2019 tout en renforçant les synergies avec les autres événements de haut niveau qui se sont déroulés pendant la semaine, tels que dialogue de haut niveau sur le financement du développement et la révision à haut niveau de la voie SAMOA.
Les principaux objectifs du Forum :
â— Présenter les expériences réussies des gouvernements locaux et régionaux sur la mise en œuvre et le suivi du Programme 2030.
â— Cultiver un dialogue à plusieurs niveaux, permanent et structurel entre les gouvernements nationaux, locaux et régionaux et leurs associations afin de soutenir la mise en œuvre effective du Programme 2030 aux niveaux local et régional, en s’appuyant sur la feuille de route pour la localisation définie dans l’Engagement de Séville.
â— Partager les expériences des États membres des Nations Unies dans la localisation des ODD et sur la manière dont les gouvernements locaux, régionaux et centraux travaillent ensemble pour faire en sorte que le Programme 2030 devienne une réalité au niveau local.
â— Etablir des synergies et annoncer des actions d’accélération des gouvernements locaux et régionaux sur le lien climat-développement, à la fois dans la mise en œuvre du Programme 2030 et de l’Accord de Paris.
Département de l’Aude : « Les objectifs de développement durable (ODD) abordent des problèmes mondiaux. Ils ne doivent pas se limiter aux problèmes de l’environnement et des changements globaux. C’est un programme complet visant à « ne laisser personne derrière ».
Marseille : « Pour la Ville de Marseille, membre actif de Cités Unies France, l’adoption de SDG favorise le décloisonnement de ses politiques visant à développer des synergies locales à travers de nouvelles pratiques sociales qui, souvent entravées par la loi, nécessitent une véritable « transition juridique ». Que Marseille porte à l’international ! »
Strasbourg : « Les ODD peuvent devenir notre « langage commun » pour partager les innovations et les défis de la durabilité dans le monde. En tant que maires, nous devons mobiliser et impliquer nos communautés - et plus particulièrement les jeunes - car localiser les objectifs de développement durable signifie rêver et œuvrer pour un avenir urbain différent : vers des villes résilientes, à faibles émissions, circulaires, basées sur la nature, égales et saines. Alors que notre monde est en jeu, Strasbourg, à l’instar de nombreuses autres métropoles, se voit comme une partie d’une communauté mondiale. Les États doivent maintenant donner aux maires et aux gouvernements locaux davantage d’occasions de partager des solutions efficaces et davantage de responsabilités pour faire des ODD une réalité. Nous devons accélérer et les villes peuvent faire la différence. Nous ne pouvons transformer le monde que d’un point de vue local ! »
CUF : « Cités Unies France, le réseau français des autorités locales s’engagent dans la coopération décentralisée, promeuvent la coopération entre villes à travers le monde afin de localiser les objectifs de développement durable. Partenariats entre villes Cités Unies France et son réseau contribuent activement à ODD 17 »
Un sommet de l’ONU pour le climat face à l’inaction des dirigeants
Les cinq années passées devraient être les plus chaudes jamais enregistrée jusqu’à maintenant selon un rapport de l’ONU. La Terre est en moyenne plus chaude de 1 degré par rapport au 19ème siècle, et cela devrait s’accélérer.
Devant un contexte climatique chaque jour plus alarmant, une soixantaine de dirigeants mondiaux étaient présents à l’ONU le 23 septembre afin de remettre à l’ordre du jour l’accord de Paris, dans un contexte de forte mobilisation de la jeunesse mondiale.
Dès l’ouverture du Sommet du climat, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, a appelé les chefs d’Etats à des engagements concrets aux dirigeants contre le réchauffement climatique. Soutenant les actions de Greta Thunberg, ce dernier l’a invité à s’exprimer à la tribune. Elle y a dénoncé l’inaction des dirigeants face au début d’une extinction de masse et la menace d’effondrement d’écosystèmes entiers. Devant un réchauffement accéléré de la planète, les chefs de l’Etats ont « laissé tomber » la population mondiale.
Président Macron a salué le discours des jeunes pour faire « changer les choses ». Il a fait applaudir la Russie qui a ratifié l’accord de Paris, et rappelé que les dernières centrales de charbon françaises seraient fermées d’ici 2022. Il a appelé à ce que les importations en Europe soient « zéro carbones et zéro déforestation », et jugé plus utile de faire pression sur les pays récalcitrants à « bouger » comme la Pologne plutôt que d’aller manifester.
La neutralité carbone, terme qui tend à s’imposer
Selon un prébilan de l’ONU, 66 pays ont souscrits à une neutralité carbone pour 2050. Seul une vingtaine de pays jusqu’à présent avaient consenti à s’engager dans ce processus. La neutralité carbone signifie réduire au maximum ses émissions et compenser le reliquat par le plantage d’arbres (absorbent le carbone). Le terme de « neutralité carbone » était considéré comme trop radical il y a peu, et était exclu de l’Accord de Paris. Il tend désormais à s’imposer par rapport au contexte environnemental.
68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs plans climat d’ici 2020. 30 ont adhéré à une alliance promettant de stopper la construction de centrales au charbon à partir de 2020.
Des investissements débloqués mais encore trop faibles
455 millions d’euros ont été débloqués par de grands donateurs comme la Banque mondiale, la Banque interaméricaine de développement, l’ONG Conservation International) afin d’aider à protéger les forêts tropicales comme l’Amazonie.
Ces investissements demeurent largement insuffisants face aux crises environnementales actuelles et celles à venir.
Des absences remarquées
Demeurait également à ce sommet beaucoup d’absents : moins de la moitié des 136 chefs d’Etat et de gouvernement qui venaient à l’Assemblée Générale ont participé au Sommet climat. Les Etats-Unis étaient les grands absents, tout comme le Brésil et l’Australie.
La Chine s’est exprimée à travers son chef de la diplomatie, Wang Yi. L’Inde était également présente.
Des promesses symboliques
Par ailleurs, il est à souligner que les promesses n’ont pas de valeur légale ni contraignante. Ce Sommet n’était qu’un « tremplin » vers la COP 26 de Glasgow fin 2020, o๠les pays devront soumettre à l’ONU des engagements révisés à la hausse.
A compter d’aujourd’hui, seulement 59 des 195 signataires de l’Accord de Paris ont annoncé leur intention de le faire.
Pour plus d’informations :
Simoné Giovetti, Responsable Mission International
Courriel :s.giovetti@cites-unies-france.org